« Hip, hip, hip… Awen ! »

À tout juste 21 ans, Awen Le Huec a réussi l’exploit de traverser l’Atlantique en solitaire à bord de son prototype Neo Sailing Technologies. Freinée par une avarie de bout-dehors qui l’a contrainte à naviguer diminuée pendant une grande partie du parcours, la jeune navigatrice a puisé loin dans ses ressources pour ramener son Mini à bon port en Guadeloupe. Étudiante en ingénierie environnementale, elle signe une transat courageuse, dense, profondément formatrice. Son retour au ponton, en pleine Déferlante, la très joyeuse soirée finale des Ministe, Awen, accueillie par ses pairs, a reçu l’accueil qu’elle méritait… 



À tout juste 21 ans, Awen Le Huec a réussi l’exploit de traverser l’Atlantique en solitaire à bord de son prototype NST Racing. Freinée par une avarie de bout-dehors qui l’a contrainte à naviguer diminuée pendant une grande partie du parcours, la jeune navigatrice a puisé loin dans ses ressources pour ramener son Mini à bon port en Guadeloupe. Étudiante en ingénierie environnementale, elle signe une transat courageuse, dense, profondément formatrice. De retour au ponton, en pleine « Déferlante », la très joyeuse soirée finale des Ministes, Awen a retrouvé ses pairs ; et reçu un accueil chaleureux mérité… 

INTERVIEW

Comment s’est passée ton arrivée ?
« Je n’ai vu personne pendant trois semaines, donc revenir au ponton, c’était trop bizarre. Quand j’ai coupé la ligne, j’étais fière, vraiment contente d’arriver. C’est tellement fort d’être là. Mais oui, c’était long… Trois semaines, ce n’est pas rien : j’en avais prévu quatorze à la base. Je mangeais peu, il me reste plein de plats ! En revanche, niveau eau, ça allait. J’ai même réussi à prendre trois douches, je suis toute propre ! »

Qu’est-ce que tu as observé pendant ta traversée ?
« Beaucoup d’eau… et surtout des poissons volants ! Mais au départ des Canaries, j’ai vu une énorme baleine juste à côté de moi. C’était incroyable. Je me suis dit : “Cette transat va être folle.” Finalement, je n’ai pas vu beaucoup de déchets, et ça, c’est cool. Pas beaucoup de dauphins non plus. »

Qu’est-ce qui t’a donné envie de traverser  l’Atlantique en solitaire ?
« J’en avais très envie. Je l’avais déjà fait, mais je voulais revenir toute seule, pour le challenge. J’ai monté un projet de fou. J’ai eu plein de problèmes, mais je me suis dit que c’était une chance d’être là : tellement de gens rêvent de faire cette transat. Arriver de l’autre côté, c’est un truc de dingue. À bord de ton petit bateau, tu ressens encore plus la joie d’arriver. »

Parle-nous de ton avarie de bout-dehors…
« J’ai essayé de réparer plusieurs fois, mais ça ne tenait pas. Ma première erreur, ça a été de partir trop à l’est en quittant les Canaries. Puis le vent est rentré, j’étais super contente, je pensais rattraper mon retard. J’ai envoyé un spi… et dans une vague, le classique : ça casse. La réparation a été hyper galère. J’ai navigué longtemps sous gennak, j’ai réussi à réparer, j’ai tenu cinq heures — trop cool — puis ça a recassé. Au final, j’ai renvoyé un spi sous la cadène, et ça, ça a tenu. »

As-tu eu peur ?
« Non. Je n’étais plus dans la course, mais je me suis toujours sentie en sécurité. Par contre, j’ai vraiment ressenti qu’il me manquait de l’entraînement dans certains moments clés. »

Quel sentiment domine aujourd’hui ?
« La fierté. Je suis arrivée de l’autre côté avec un bateau pas trop cassé. Et je suis contente d’avoir réussi à mener mes études en même temps. Ça ne fait que deux ans que je navigue seule au large ! Il y a eu tellement de moments où je me suis dit : “Ça ne va pas le faire.” Trois semaines seule, c’est long. À un moment, ton mental bloque, et il faut changer de mode. »

Comment as-tu géré ça ?
« J’écoutais de la musique… jusqu’à ce que mon MP3 tombe à l’eau ! Donc j’ai passé la moitié de la transat sans musique. Heureusement, j’avais mon ukulélé à bord : j’ai chanté, j’ai appris à en jouer. Ce n’était pas prévu. J’ai aussi lu un livre deux fois ! Avec tout ce qui m’arrivait, j’ai switché. La Mini, pour moi, c’était un cap à franchir. La solitude n’a pas toujours été simple à gérer. »

Les chiffres de sa course
29 – Proto (900) NST Racing – Awen Le Huec
Arrivée : 15/11/2025 03:10:15 UTC
Temps de course : 20j 12h 10min 15s
Écart au premier : 6j 18h 45min 30s
Écart au précédent : 03h 18min 57s
Sur l’ortho : 2606.38 nm / 5.3 nds
Sur le fond : 3075.43 nm / 6.2 nds

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