Finistérienne et Sablaise d’adoption, Emma Le Clec’h vient de boucler sa première traversée de l’Atlantique en solitaire. Deux ans après avoir vécu la Mini Transat depuis la terre, côté organisation, la jeune navigatrice de 25 ans savoure un accomplissement fort en émotions, entre apprentissage express et découverte de la solitude du large.
« Quand j’ai vu le bateau média, et même déjà en approchant de la Désirade, de Petite -Terre, tu commences à voir la côte, les pêcheurs… Tu réalises que t’es arrivé. Et puis tout le monde commence à t’acclamer, c’est un accueil extraordinaire. J’avais vraiment hâte d’arriver. La fin était un peu longue et j’étais impatiente de retrouver tout le monde. Voilà, j’ai traversé !
Cette Transat était un peu dure mais je n’étais pas hyper bien préparée. C’était une transat très rapide, donc je savais que je n’allais pas jouer les avant-postes. Mais j’ai eu pas mal de galères : un peu de casse, quelques petites boulettes qui en ont entraîné d’autres… et surtout des problèmes sur le bout-dehors. Du coup, quand il y avait de la mer, je ne pouvais pas réparer. Je perdais un, deux jours, et ça m’est arrivé une deuxième fois. J’ai aussi perdu un spi, le tangon a recassé, bref, tout ça accumulé m’a fait prendre du retard. Et après, peur de mettre le spi max quand il y avait trop de vent, donc ça me faisait ralentir.
Mais c’était trop cool ! Je ne m’attendais pas à avoir autant de mer, c’était impressionnant. J’ai appris beaucoup de choses, le bateau était incroyable et il allait même trop vite pour moi. J’étais ici il y a deux ans dans l’équipe d’organisation et c’est à ce moment-là que la petite graine a été plantée. J’ai eu une super opportunité de prendre la barre de Maximum sans avoir jamais fait de solo. J’ai tout appris en express ! Là, maintenant, je réalise que ça n’est pas rien. En mer, c’était un peu dur de se voir dans les derniers du classement, …
Le pilote gérait bien, mais je ne m’attendais pas à une mer pareille. La solitude, c’était dur, surtout pendant les coups durs, les casses. Il faut se reprendre, se dire : “J’y vais, je n’y vais pas ?” Et quand tu ne peux pas réparer parce qu’il y a encore trop de vent et trop de mer, tu prends ton mal en patience. Ouais, c’était un peu dur, le solo, quand même. A certains moments, tu as envie de partager ça avec quelqu’un quand même.
Mais voilà, il y a deux ans j’avais envie d’être là, et aujourd’hui j’y suis. Beaucoup n’ont pas vécu la course à laquelle ils s’attendaient, mais tout le monde est content d’arriver. C’est une émotion forte, un vrai bonheur d’être là. »
Sa course en chiffres
23 – Proto (865) April Marine – Emma Le Clech
Arrivée : 13/11/2025 15:10:42 UTC
Temps de course : 19j 00h 10min 42s
Écart au premier : 5j 06h 45min 57s
Écart au précédent : 23h 32min 14s
Sur l’ortho : 2606.38 nm / 5.7 nds
Sur le fond : 3141.96 nm / 6.9 nds
