Quatre ans après avoir acheté son bateau sans expérience, le skipper a mené sa Mini Transat avec fierté et détermination. Entre émotions intenses, gratitude pour ceux qui l’ont soutenu et moments de pure adrénaline sur l’océan, ce fan de métal raconte une aventure unique qui restera gravée dans sa mémoire.
INTERVIEW
« Je suis hyper content, ouais. C’est énormément d’émotion, beaucoup de fierté et beaucoup de gratitude. Je pense que ce que je ressens le plus, c’est la fierté. Quand j’ai acheté ce bateau il y a quatre ans, je n’y connaissais rien. Je ne savais même pas faire un nœud correctement, c’était la cata. Les premiers entraînements… le coach était en PLS parce qu’on allait toujours à moitié dans les cailloux à chaque fois. Enfin bref, c’était n’importe quoi.
Et quatre ans plus tard, je l’ai amené de l’autre côté, et c’est dingue. Je n’ai quasiment rien cassé. À part ça, tout s’est super bien passé. C’était trop cool. Chaque matin, en me levant du siège, je me disais : “Tu fais la Mini Transat !” Même quand on était tout humide, plein de sel… c’est chiant, mais tu fais la Mini Transat, quoi !
Il y a aussi énormément de gratitude. Dans mon cockpit, il y a des listes de noms : tous les contributeurs de la cagnotte que j’ai faite, mes partenaires pour les voiles, et toutes les personnes qui m’ont aidé dans ce projet, qui m’ont prêté de l’argent, un lit, un canapé pour dormir quand il faisait 5°C… sans eux, je ne partais pas. Ces gens-là, s’il n’y avait pas eu leur soutien, le projet s’arrêtait probablement au bout de six mois. Alors même si on est seul de la ligne de départ à la ligne d’arrivée, je pensais à eux tout le long. Le fait de voir leurs noms sous mes yeux m’a donné énormément de force : “Vas-y, même si t’as la flemme, fais-le, ils regardent tous la carte !”
Il y a juste un moment où j’ai lâché un peu, j’ai dormi huit heures, et le lendemain je me suis levé, il était 11 heures en France… je me suis dit : « là je suis sûr que le coach a vu » !
Qu’est-ce qui m’a pris il y a quatre ans ? En fait, je rêve de cette Mini Transat depuis que je suis gamin. Tout a commencé avec le Vendée Virtuel en 2008. Le mec qui était en tête à l’époque dans la descente de l’Atlantique, c’était un ancien ministe qui a commencé à se faire interviewer à la télé… je me suis retrouvé à regarder des vidéos de gens en sueur pendant 20 jours, avec le cul mouillé, mais qui avaient l’air de kiffer leur vie. Et je me suis dit : “C’est incroyable, je vais faire ça quand je serai grand.”
Maintenant je suis grand, et je l’ai fait. Bien sûr, il y a toujours des bricoles, mais c’était énormément de bonheur d’être là, sur l’eau. C’était dur par moments, surtout avec les grains… on ne peut plus dormir quand on veut. Les deux ou trois derniers jours, on s’est tiré la bourre avec les autres pour la 48ᵉ place… combat de chiffonniers, mais c’était génial. On s’est raconté nos vies par VHF tout le long. Et voilà, super expérience. »
Sa course en chiffres :
49 – Série (525) Alphonse – Jérémy De Rochefort
Arrivée : 13/11/2025 00:30:21 UTC
Temps de course : 18j 09h 30min 21s
Écart au premier : 3j 09h 50min 57s
Écart au précédent : 44min 23s
Sur l’ortho : 2606.38 nm / 5.9 nds
Sur le fond : 3069.00 nm / 7.0 nds





