Pour sa première Mini Transat, Clotilde-Marie a traversé l’Atlantique main dans la main avec Mathilda, son fidèle voilier. Une histoire de complicité et de ténacité qui la conduit à la 43ᵉ place d’une aventure qu’elle décrit comme « très, très fun », malgré les embûches.
INTERVIEW
« Je suis contente d’arriver ! Les derniers milles étaient vraiment très, très fun. On s’est battus jusqu’au bout avec Karen Liquid’ et Pierre (Le Rolland), qui est arrivé juste avant moi — c’était très drôle.
À partir du milieu de la transat, j’ai eu de gros problèmes de pilote automatique. J’ai passé deux jours à la barre sans pilote, mais on a réussi à s’en sortir. Pierre m’a apporté une assistance technique à distance et on a réussi à le ressusciter ! Après ça, j’ai changé de peloton et c’était très, très fun. Au final, malgré la déception du souci technique, ça a fait une super régate.
On est là, donc tout est pour le mieux ! »
Une relation fusionnelle avec ton bateau ?
« Oui, Mathilda, c’est quelque chose ! (rires) »
Comment s’est passée la traversée ?
« Mathilda (le bateau) était prête. Elle connaît le chemin : elle a déjà fait la Mini Transat, donc globalement, elle savait ce qu’elle faisait ! Moi, ça allait, j’étais en confiance. Le seul moment difficile, c’est quand le pilote a lâché et refusait de repartir.
Mais c’était une belle aventure : j’ai doublé plein de concurrents, et plein de concurrents m’ont doublée — une vraie bagarre, c’était génial.
J’ai passé six jours complètement seule. Le dernier que j’ai vu avant cette période, c’était Pierre (Le Rolland), et le premier que j’ai revu six jours plus tard… c’était encore Pierre ! On s’est beaucoup suivis.
Si l’Atlantique avait été plus grand, ça ne m’aurait pas dérangée ! Le seul moment où j’ai trouvé le temps long, c’est quand j’ai dû barrer tout en mettant le pilote à la cape pour dormir. On perdait des milles, j’étais fatiguée… surtout que c’était en plein milieu de l’Atlantique, donc il me restait encore une bonne semaine et demie. Heureusement, j’ai recroisé Pierre, qui avait le même pilote que moi, et il a pu m’aider à le remettre en route. »
On pense à l’abandon dans ces moments-là ?
« Non ! Je suis au milieu de l’Atlantique : à un moment donné, il faut y aller, quitte à dormir huit heures à la cape. »
Un moment d’émotion avant de franchir la ligne ?
« Souvent, mes moments d’émotion arrivent avant. Par exemple, j’ai pleuré comme une madeleine en rentrant aux Sables-d’Olonne pour la Mini Transat. Et souvent, je pleure aussi sur les lignes de départ, parce que c’est déjà énorme d’y être.
À l’arrivée, il y avait toute la famille — je ne m’attendais pas à ce qu’ils soient sur l’eau, donc là, forcément, ça fait pleurer ! (rires) »
On te reverra sur la Mini ?
« Oui ! On me reverra, car je lègue le Mini à Guillaume Vibert, mon co-skipper. On va faire les courses en double l’année prochaine et l’année d’après, puis c’est lui qui fera l’édition 2027. »
Sa course en chiffres :
43 – Série (1071) MNDA – Matilda – Clothilde-marie Bernard
Arrivée : 12/11/2025 16:29:08 UTC
Temps de course : 18j 01h 29min 08s
Écart au premier : 3j 01h 49min 44s
Écart au précédent : 04h 38min 20s
Sur l’ortho : 2606.38 nm / 6.0 nds
Sur le fond : 3144.95 nm / 7.3 nds





