De mémoire de Ministe, peu de Mini-Transat se sont terminées avec un suspense aussi époustouflant. Mais c’est bien en mode match racing que s’apprêtent à en finir Benoît Marie et Mathis Bourgnon, au coude à coude dans les ultimes longueurs pour rallier l’arrivée. À quelques heures de la révélation du grand vainqueur cette édition 2025 de La Boulangère Mini Transat, Yvan Bourgnon ne cache pas son excitation devant ce scénario palpitant qui pourrait voir son fils Mathis remporter la course, 30 ans après sa propre victoire. Interview à Saint-François.

Qu’est-ce que vous ressentez à quelques heures du dénouement ?
« Mathis est parti des Canaries en mode dégradé, sans pilote principal, sans AIS, sans spi médium. Il est parti pour se faire plaisir avec l’idée de faire sa course sans objectif de résultat. Le voir là, c’est la grande surprise ! Et c’est assez excitant, avec un bateau plus rapide en bâbord amure et l’autre qui va plus vite en tribord. Cette histoire va se terminer sur des arrivées ttès proches, à quelques minutes l’une de l’autre. Le scénario est incroyable. Tant mieux qu’il y ait autant de suspense. »
Vous avez gagné la course en 1995, qu’est-ce que cela vous inspire ?
« J’ai remporté cette course il ya 30 ans jour pour jour. À l’époque, je n’aurai jamais pu imaginer que plus tard mon fils (Mathis a 28 ans) serait en passe de la gagner à son tour. Que rêver de mieux quand on est papa de voir son fils suivre ses traces !»
Comment s’est préparé Mathis ?
« Mathis a eu une préparation un peu originale. Il n’est pas rentré dans un centre d’entraînement ou un circuit académique. Il a préparé ça dans son coin, un peu à l’ancienne école. Évidemment, j’étais un peu là. Cela fait deux ans et demi que le soutiens, que je fais ce que je peux à terre. Mais c’est quand même lui qui fait le boulot sur l’eau. »
Quel regard portez-vos sur la course ?
« C’est une course fantastique. J’ai gagné cette Mini à Fort-de-France. C’était le début de ma carrière dans la voile. Tous les grands skippers sont passés par là, il ya une ambiance de dingue et c’est très chaleureux. C’est un tremplin merveilleux. Les prototypes sont des engins très sophistiqués, c’est un peu le karting de la voile. Et quand on veut ensuite basculer sur des bateaux complexes comme les IMOCA, c’est vraiment la meilleure école qu’on puisse trouver. »





