Après une première étape exigeante, les marins de la Mini Transat savourent une escale bien méritée à La Palma. Si une dizaine d’entre eux ont choisi de rentrer quelques jours en France, la grande majorité est restée sur place pour entretenir leurs bateaux et profiter du cadre exceptionnel offert par l’île canarienne.
Les journées s’organisent entre réparations le matin et moments de détente l’après-midi. Certains concurrents ont mis à profit cette pause pour partir à la découverte des paysages spectaculaires de La Palma, tandis qu’un petit groupe s’est rendu à Tenerife pour gravir le Teide, point culminant de l’Espagne.
Sur les pontons, l’activité reste soutenue. « Quelques-uns ont rencontré des problèmes techniques : Amaury Guérin a subi d’importants dégâts à l’avant, tandis que Cécilia Zorzi a réussi à réparer une large fissure sur sa coque », précise Virginie Trarieux, présidente du comité technique. Grâce à une organisation bien rodée et au soutien des équipes locales, les réparations s’enchaînent efficacement. L’accès au travelift permet de manutentionner presque un bateau par jour, garantissant à chacun de pouvoir reprendre la mer dans les meilleures conditions.
Au-delà des aspects techniques, cette escale est aussi un temps fort de convivialité. L’arrêt forcé au Portugal et en Espagne a contribué à renforcer les liens entre les marins, heureux de se retrouver à La Palma pour partager de nouveaux moments ensemble.
Chaque soir, les rituels sont bien établis : parties de volley sur la plage, découvertes culinaires et ambiance détendue autour des bars et restaurants de la ville. Beaucoup ont également profité des célèbres piscines naturelles pour se ressourcer avant la grande traversée à venir.
À quelques jours du départ vers la Guadeloupe, l’atmosphère est à la fois studieuse et apaisée.
Antoine Canivet (no 985 ELA – Mets tes baskets)

Une vraie colo de vacances
“À notre arrivée à La Palma, on a eu le droit à un super accueil de la part de tous les skippers. C’était vraiment agréable à vivre. Je suis resté jusqu’à la fin pour accueillir Awen et Marin, qui faisaient partie des derniers à arriver du convoyage.
Dès le premier jour, on s’est retrouvés au bar de la Marina pour un apéro, et depuis, chaque soir, on se retrouve pour des parties de volley, dans une ambiance détendue et conviviale.
Comme on est tous un peu aventuriers, on n’a pas pu s’empêcher d’aller explorer l’île. On a fait une première grosse randonnée de 24 km avec environ 1 500 m de dénivelé positif pour atteindre le point culminant de La Palma, La Caldeira. Le week-end suivant, on était une quinzaine de skippers à repartir faire le tour de la Caldeira, cette fois par le bas. Nuit dehors, baignades dans les rivières… une vraie colo de vacances !
Hier, j’ai eu une visio avec mon coach pour débriefer la première étape. On n’a pas encore abordé la deuxième. J’ai refait mon sac de nourriture, fait des courses, préparé la liste du frais à embarquer… petit à petit, je me remets dans le rythme. Je vais aussi commencer à caréner le bateau. Ce sont toutes ces petites actions qui me replongent dans la course.
Pour l’instant, inutile de se plonger dans la météo : on est encore à dix jours du départ, et les prévisions au-delà de cinq jours ne sont pas très fiables. Le pôle de La Rochelle dont je fais partie m’a formé sur les systèmes météo, les alizés, les grains … donc la base est là.
La difficulté principale de la deuxième étape sera la longueur et la gestion du temps. Il faudra rester lucide et garder un mental stable, malgré les imprévus. Il faut aussi faire attention à son alimentation, son hydratation, au repos, à sa voile et aux phénomènes météo… tout en prenant les bonnes décisions au bon moment.
Petite coïncidence : le fils du responsable sécurité de la Transat a participé à des actions avec ELA, l’association que je soutiens. Il va m’interviewer et peut-être venir au prologue. Je suis ravi de pouvoir continuer à faire connaître la maladie et l’association jusqu’ici, aux Canaries. Cette semaine j’ai participé à la dictée d’ELA avec des élèves de Nancy, je leur ai même fait visiter le bateau en visio, c’était génial. »
Timothée Villain-Amirat (no 756 – Speedy Maltese)

Je profite enfin un peu de l’île
“Depuis mon arrivée à La Palma, je fais surtout un peu d’entretien sur le bateau : quelques réparations et le carénage tous les deux ou trois jours pour éviter qu’il se salisse, ce qui m’oblige à rester dans le coin.
À côté de ça, je continue mon travail d’architecte naval sur mon ordinateur. Jusqu’à présent, j’étais surtout concentré sur ça, et ce n’est que depuis hier que je prends un peu plus de temps pour me balader. D’ici au 20 ou 21 octobre, l’objectif est justement de profiter davantage de l’île.
Je vis en colocation avec des copains, on s’organise en groupe : repas, activités, sorties. Il y a un collectif très sympa ici, on joue souvent au volley sur la plage en fin d’après-midi, jusqu’au coucher du soleil. Le club nautique nous met à disposition la piscine extérieure et intérieure, et même un jacuzzi, on est vraiment bien accueillis.
Dans les prochains jours, j’ai prévu de faire des randonnées dans le nord de l’île et dans les hauteurs, avec l’idée de découvrir les pics et les volcans. Je veux vraiment profiter des paysages.
L’ambiance entre les ministes est top, tout le monde s’entend bien, séries et protos confondus.”
Loïc Guyader (no 1055 – KIRBY)

Repos, balades : des vraies vacances
“Je suis parti quelques jours avec ma copine à La Gomera, trois nuits pour bien couper. Aujourd’hui nous sommes à Tenerife avec des copains ministes. Au programme : repos, balades, visites et un peu de wingfoil.
On loge à El Médano, un gros spot de planche à voile, kitesurf et wingfoil. On en profite pour faire des randonnées en altitude, dans des zones escarpées et sur les falaises. On avait envie de souffler un peu, de s’éloigner du monde des ministes. J’aime l’ambiance, mais sur trois semaines ça peut paraître long, donc cette coupure fait du bien.
Niveau bateau, j’ai peu de choses à faire, donc ce sont de vraies vacances. On a emmené quelques drisses à réparer. Avant de partir à Tenerife j’ai fait tout l’approvisionnement en eau et en nourriture juste après l’arrivée, pour être tranquille. On avait une voiture de location, ce qui m’a permis d’aller chercher les 80 litres d’eau et de charger le bateau en lyophilisés.
À notre retour à La Palma, on a prévu une excursion dans le nord de l’île, histoire de se retrouver entre amis.
Le seul petit stress, c’est que j’ai renvoyé une voile (mon spi) en France pour réparation, et j’espère qu’elle reviendra à temps.”