Pour Martin Taillandier, la Mini Transat n’était pas seulement une course : c’était un projet de vie. Quatre années d’efforts, de doutes et de décisions audacieuses l’ont conduit jusqu’à l’arrivée, transformant cette aventure en véritable cheminement personnel. Entre défis techniques, nuits sous la voie lactée et moments de communion avec la mer, il a trouvé dans ce projet un accomplissement qui va bien au delà de la performance sportive.
« C’était un gros challenge, c’était assez long. J’étais parti sur 15–16 jours, mais j’ai essayé de séquencer la course par étapes et de ne jamais compter les jours. Je suis assez rapidement rentré dans mon élément. Je n’ai pas trop subi la durée, même si hier, j’ai tout pêté : mon code 5, le spi max, et ma perche IOR (équipement de sécurité) est partie à l’eau. J’ai dû faire demi-tour pour la récupérer.
Comment on revient ? Hyper heureux. Hyper fier déjà d’avoir fait ça. C’est vrai que c’est complètement débile : on met des fortunes dans un truc pour traverser l’Atlantique alors qu’on fait le trajet en huit heures d’avion. Mais c’est ça aussi la magie de ce sport, et c’est génial de se reconnecter à la nature. Voir ces levers de Lune… la mer magnifique sous la Lune… à la fin, une voie lactée splendide, des couchers de soleil indescriptibles. C’étaient des moments de communion intense. C’était splendide.
Le Mini 6.50, c’est un projet qui a structuré ma vie. J’étais dans une période où je me cherchais beaucoup. Je venais de rencontrer Violette, qui est ma femme aujourd’hui. J’avais à cœur de faire ce projet, mais je ne m’en donnais pas les moyens et je n’avais pas de bateau. Un jour, j’ai compris, au détour d’une conversation, qu’il n’y avait plus de bateau à vendre, et j’ai sauté sur la dernière occasion : le 870. Je ne sais pas si c’était une bonne affaire, mais ça m’a permis de réaliser ce projet.
En quatre ans, j’ai réussi à me qualifier, ce n’était pas gagné. Je devais faire la Transat 2023, mais je n’ai pas réussi à avoir les milles ; je ne me suis pas qualifié. Ensuite, tout s’est enchaîné. J’ai demandé Violette en mariage en rentrant de ma qualification, sous la grue de la Turballe. Aujourd’hui, nous avons un bébé d’un an et je me sens un homme accompli. C’est un rêve qui se réalise. Je suis heureux d’arriver à la fin de ce projet. C’est extraordinaire. »
Sa course en chiffres :
45 – Série (870) Pacific – Martin Taillandier
Arrivée : 12/11/2025 17:35:52 UTC
Temps de course : 18j 02h 35min 52s
Écart au premier : 3j 02h 56min 28s
Écart au précédent : 45min 10s
Sur l’ortho : 2606.38 nm / 6.0 nds
Sur le fond : 3177.73 nm / 7.3 nds






