Quelle ambiance ! Privilège d’arriver un dimanche en fin d’après-midi sur le village de La Boulangère Mini Transat, Amaury Guérin a reçu un accueil aussi joyeux que chaleureux, de la part du public venu nombreux et de ses amis Ministes au rendez-vous.
Le skipper de 23 ans a d’ailleurs volontiers fait le show, après avoir laissé exploser sa joie au passage de la ligne d’arrivée, dans la lumière rasante de la fin de journée, sous un magnifique ciel d’alizés. Le Vendéen, qui avait marqué les esprits lors de la descente express du golfe de Gascogne sur la première étape (finalement annulée), n’a pas ménagé ses efforts après un début de course en demi-teinte au départ des Canaries. Mais le skipper du Maxi Groupe Satov s’est accroché, en dépit de la perte de son spi max, pour remonter la flotte et décrocher la troisième marche d’un podium très convoité.
Un bel accomplissement pour celui qui n’a découvert la course au large qu’il y a trois ans à peine, et qui compte désormais parmi les valeurs sûres du circuit Mini.

INTERVIEW
L’arrivée
« C’était une arrivée magique, le long des îles vertes, le bateau sous spi à 15 nœuds, avec le coucher du soleil… Tout était parfait. Je promets que je n’avais pas calculé le timing, mais c’était idéal. »
La course
« J’ai eu du mal sur la première moitié de la course : je me suis fait piéger dans la molle de l’anticyclone. Je suis parti trop vite vers l’ouest, et ça m’a coûté cher pour la suite.
À mi-parcours, mon objectif était de remonter dans le top 3, mais ça a été compliqué… Quatre jours avant l’arrivée, j’ai déchiré mon spi max. Je l’ai retrouvé enroulé dans les safrans, dans 25 nœuds d’alizé. J’ai dû faire marche arrière pour essayer de le dégager. J’étais accroché à mon harnais, la tête dans l’eau, le couteau à la main pour le découper.
Après ça, j’ai dû finir la course avec le spi médium. J’ai tout donné pendant quatre jours pour essayer de recoller, mais j’avais un déficit de vitesse. Je n’ai pas réussi à rattraper Quentin (Mocudet), mais j’avais Antonin (Chapot) et Joschua (Schopfer) à portée — on s’est bien battus.
Depuis 24 heures, j’étais à la barre non-stop pour garder la meilleure vitesse possible, mais avec la fatigue et les sargasses, c’était vraiment dur. »
Souvenirs de mer
« Le plancton aux Canaries, c’était incroyable ! (Amaury est très investi dans la protection du plancton, ndlr.) C’était comme si on avançait sur une nappe de plancton en permanence. Je n’avais jamais vu ça. J’ai l’impression d’être parti il y a quelques jours. Je n’ai pas souffert d’ennui en mer. J’avais le choix entre les sophrologies des coachs et la musique, mais je ne pouvais pas mettre les deux sur le MP3, j’ai dû faire un choix. Je n’ai pas écouté de musique et j’ai très peu lu. Mais c’est passé très vite : j’étais tout le temps sur les réglages et la météo. »
Les enseignements de cette Mini Transat
« Ce que je venais chercher en participant à cette Mini Transat, c’était de progresser en course au large. Et ça, je l’ai vraiment trouvé en trois ans de projet. J’ai l’impression d’avoir énormément progressé. Quand je suis arrivé, quand j’ai débarqué en Mini, je ne savais même pas prendre un ris en mer, j’étais un peu à l’arrache. Aujourd’hui, j’ai l’impression d’être à l’aise en mer. Si la course avait continué encore quinze jours, ça ne m’aurait pas dérangé. Et j’ai aussi trouvé plein de copains !
Avant la suite du programme — ramener le bateau à la voile jusqu’en Vendée en juin prochain —, on peut dire que la partie sportive de mon projet est terminée. Et c’est un vrai bonheur d’arriver ici ! »
Les chiffres de la course d’ Amaury Guérin, 3è série (avant jury)
3 – Série (996) Groupe Satov – Amaury Guérin
Arrivée : 09/11/2025 20:57:03 UTC
Temps de course : 15j 05h 57min 03s
Écart au premier : 06h 17min 39s
Écart au précédent : 44min 11s
Sur l’ortho : 2606.38 nm / 7.1 nds
Sur le fond : 3384.96 nm / 9.2 nds







