Des Canaries à la Guadeloupe : les 89 solitaires reprennent la mer

Le départ de la deuxième étape de La Boulangère Mini Transat a été donné ce samedi à 15h00 (heure locale) depuis Santa Cruz de La Palma, sous un grand ciel bleu et dans un vent très léger, tout juste suffisant pour libérer les skippers. Dès les premières secondes, plusieurs favoris ont franchi la ligne à proximité du bateau viseur. Benoit Marie, Amaury Guerin, Alexandre Demange, Matéo Lavauzelle sont partis groupés avant de virer de bord pour aller chercher un peu plus de pression au pied des falaises. Après deux heures de course, c’est Benoit Marie qui emmène la flotte devant Julien Letissier et Mathis Bourgnon. L’Allemand Jan-Hendrik Lenz est en tête dans la catégorie série. 

Une parenthèse inoubliable à La Palma

Ce départ marque la fin d’une escale inoubliable à La Palma. Pendant plus de trois semaines, les marins ont partagé leurs journées entre réparations, balades et moments de convivialité, tissant des liens forts avant la grande traversée. « C’est une grande famille cette classe, c’est assez incroyable. Nous avons un lien très fort et une vraie fraternité entre nous », confiait Matthieu Faivre (983 – La Fabuleuse Armada) avant le départ.
Même sentiment pour Marie Chaussade (892 – Ganesh) qui repart dit repartir avec 89 copains : « Ça fait deux ans et demi qu’on se prépare, donc on y est. C’est une émotion très joyeuse. J’ai hâte d’être en Guadeloupe pour retrouver les copains. C’est ça, l’esprit de promo, c’est génial. »

Une traversée symbole d’accomplissement

Pour beaucoup, cette deuxième étape marque l’aboutissement de plusieurs années d’efforts. « Après quatre ans de rêve et deux ans de préparation, me voilà enfin ici », expliquait Naho Takahara (998 – Seven X Seven), émue au moment de larguer les amarres. Même émotion chez Julien Matha (429 – X-FLR6) : « Tout a commencé avec une amie. Elle m’a dit : “il faut vivre ses rêves”, et cela a mis le feu aux poudres. Ce projet Mini a pris dans ma vie une place 10 000 fois plus importante que prévu, mais c’est une tranche de vie incroyable. »

Le cap sur les Antilles

Les premiers milles s’annoncent calmes, dans un vent discret qui devrait se renforcer au fil de la descente vers le sud. « On va avoir une mise en jambe tranquille aujourd’hui », annonçait Julien Letissier (1069 – Frérots Blanchet) avant de quitter le ponton.

Les solitaires devraient rapidement retrouver les alizés et profiter de conditions plus établies pour rallier les Antilles. « Il faut y aller ! Ça va être un départ très lent mais après, ça va être top. Je suis bien sur mon bateau donc j’ai vraiment hâte d’y aller », confiait Benoît Marie (1067 – Nicomatic Petit Bateau), confiant dans sa machine et ses capacités.

Une aventure humaine et océanique

Pour tous, cette traversée de plus de 2700 milles est bien plus qu’une course. C’est une aventure intime, une expérience totale entre rêve, dépassement et liberté.

« Être au départ des Canaries pour traverser l’Atlantique, c’est déjà un sacré aboutissement », résumait Martin Brochard (955 – Martin d’eau douce) qui a fait bien du chemin depuis ses premiers bords sur un lac près de Tours.

Dans les prochaines semaines, l’Atlantique sera leur terrain de jeu, leur horizon et, pour beaucoup, le symbole d’un rêve devenu réalité.

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